COSTUME D'UNE FEMME DE GRANVILLE
Le costume n’a pas été reconstitué, mais il s’agit d’un authentique ; en effet, il n’est porté que dans des situations exceptionnelles de présentation de costumes , ou utilisé pour des expositions. Certains éléments figurent dans le recueil des "105 costumes de la Seine Inférieure et des autres départements normands" de Gatine et Lanté, ainsi que sur divers tableaux réunis au « Musée du Vieux Granville ».
Description.
L’habit se compose d’un corsage, ou «blanchet », d’une jupe et d’un tablier ; le blanchet est taillé dans de l’indienne, de la soie, de l’alépine (tissu de soie et de laine) ou de l’escot (serge de laine à tissu croisé) ; il a une forme très particulière, le dos se terminant en queue de morue. La jupe est confectionnée dans du drap, de l’indienne, de l’alépine ou de l’espagnolette, mais le droguet est très rarement utilisé.
Le tablier, dit "devanté" est taillé dans la soie, l’alépine ou le coton, il peut être de couleur unie ou à carreaux, il est souvent complété par une large bavette qui couvre le haut du corps. Sur les épaules, la femme porte un fichu imprimé, parfois appelé "mouchoir de cou"
La coiffe portée à Granville aux XVIIIème et XIXème siècles est restée issue de la cornette, ce qui constitue un fait exceptionnel en Normandie. La « conée », portée vers 1780, évolue pour devenir la « coeffe à la rosette » portée vers 1810, laquelle est remplacée en 1828 par la coiffure dite « dauphine », en l’honneur de la Duchesse d’Angoulême, mais vite abandonnée.
Les jeunes femmes dont les portraits, exposés au Musée de Granville, datent de 1840 et 1857, portent la « bavolette » ; cette coiffe est fixée sur un serre-tête de mousseline brodée qui enferme le chignon ; l’un des pans dissimule une oreille alors que l’autre oreille reste découverte. Une autre particularité de cette coiffure est le fait que seul le chignon est dissimulé, des bandeaux de cheveux restant apparents sur le front.
Textes.
«Le plus remarquable et le plus célèbre élément de la tenue granvillaise c’est le « capot » dont la coupe et la matière sont particuliers à la localité. Il est taillé dans un tissu de soie et poil de chèvre.
La coupe du capot granvillais est
très particulière en ce qui concerne la tête. Celle-ci n’a pas
l’ampleur
froncée rencontrée ordinairement pour ce genre de vêtement. Elle se
présente,
dit R du Coudrey, « avec une sorte de visière
d’étoffe rigide qui
permettait d’en rabattre la partie supérieure de façon à s’abriter la
tête
contre le vent, la pluie…ou le soleil ». Ce vêtement
noir était
doublé de blanc, calicot ou soie.
Le Musée de Granville conserve plusieurs de ces capots. Il est à remarquer qu’aucun n’est muni d’agrafe et n’en porte trace. Il est fait pour être drapé. »
Capot et coiffe de GRANVILLE sur une robe Empire
Références :
Histoire du costume populaire en Normandie . Marguerite BRUNEAU. T.2. Édité par le C.A.E.N. 1986.
Collections particulières de la famille LECERF,
Collections du Musée du Vieux Granville – Granville (50).
Monographie réalisée par Marie-Claude LECERF mai 2003